
L’ancien président de la CAF, Ahmad Ahmad suspendu pour deux ans en 2021, est sorti du silence au cours d’une récente interview accordée à RFI. Et ceci, après avoir étés suspendus pour deux ans par la FIFA.
L’ancien président Ahmad Ahmad est revenu sur tout ce qu’il a vécu à la tête de la confédération africaine de football. Et ceci après y avoir passé 04 ans. Son bilan n’a pas été au-delà de toutes les attentes. Il a notamment été sanctionné par la FIFA pour abus de pouvoir et détournement de fonds. La FIFA a même suspendu Ahmad Ahmad pour deux ans. Chose qui a été faite. Dans une accordée acordé a RFI, Ahma Ahmad fait un bilan global de sa gestion à la tête de la Confédération Africaine de Football.
Journaliste : Ahmad, bonjour, vous avez été président de la CAF de 2017 à 2020 avant d’être suspendu par la FIFA puis brièvement réinstaller dans vos fonctions en 2021. Patrice Motsepe vous a succédé à la tête de la confédération Africaine. Le 08 mars, 2021, vous avez été suspendus par le tribunal arbitral du sport, suspension qui touche à sa fin. Pourquoi sortir du silence aujourd’hui ?
Ahmad Ahmad : Oui, c’est parce que j’ai été suspendu de toute activité liée au football. C’est pour ça que je ne souhaitais pas donner d’interview ou parler publiquement de football. Rien ne me presse, je vis ma vie chez moi maintenant.
Journaliste : Qu’avez-vous fait de ces deux ans de suspension ?
Ahmad Ahmad : Beaucoup de choses. Sur le plan familial, j’ai entrepris un petit projet, projet immobilier. Au niveau de l’administration, je suis aussi à la retraite. Une vie beaucoup meilleure, loin du stress habituel.
Journaliste : À votre arrivée comme président de la CAF en 2017, vous avez l’ambition de mener à bien de nouvelles réformes. Avez-vous le sentiment d’y être parvenu ?
Ahmad Ahmad : Parvenu, non, je mentirai, si je vous dis oui. Mais par contre, bien évolué, oui, on a abordé pas mal de projets. Certains n’ont pas pu être réalisés. Un bilan que j’estime positif auprès de la plus grande famille du football africain.
Journaliste : La décision phare de votre mandat a été le passage de la coupe des nations à 24 équipes, nous avons vu que cela pose des problèmes d’organisation. On a vu notamment au Cameroun, où il a fallu ce fameux glissement pour que le Cameroun ait le temps d’organiser cette coupe d’Afrique des nations à 24, ça a augmenté également les coûts pour les pays organisateurs, cela réduit le nombre de pays capables d’accueillir le tournoi. Est-ce que ce passage à 24 équipes, a finalement été bénéfique ?
Ahmad Ahmad : Tout d’abord, ce passage à 24 est une décision émanant de toutes les parties prenantes du football africain. De plus, ce sont les spéculateurs qui disent beaucoup de choses autour de ça. En Égypte, cela a été bien organisé, aucun problème et même au Cameroun. Mais Quoi qu’il en soit, on est en Afrique avec le problème de COVID-19. Et déjà réussir à avoir organisé cela, c’est déjà un grand challenge, pendant la COVID. Il ne faut pas trop chercher à régler le problème qui se trouve ailleurs. Vous dites que cela cause des problèmes d’organisation, mais ce n’est pas le cas. S’il y a encore beaucoup de pays qui souhaitent l’organisation de la CAN, ça veut dire que ça ne cause pas de problème. Mais évidemment, ce sont des problèmes qui se règlent par le gouvernement et évidemment avec l’appui de la CAF. Les sponsors également, les partenaires commerciaux aussi.
Journaliste : Lors de votre mandat, l’un des choix forts a été de renoncer au contrat qui a lié la CAF à la cardère et qui a privé la confédération de revenus importants, pourquoi l’avoir dénoncé ?
Ahmad Ahmad : Renoncer, je ne pense pas. Il y a le tribunal égyptien, il y a la COMESA qui nous exigent et puis de notre côté évidemment, il y a une incitation des partenaires institutionnels pour le dénoncer. Mais nous, on n’a pas été convaincu parce qu’on a continué. Nous notre vœux était de plutôt pouvoir renégocier. Et c’est ce que nous avions fait.
Journaliste : Le partenaire institutionnel dont vous parlez, il s’agit de la FIFA. Donc c’est la FIFA qui vous a incité à renoncer ce contrat avec lagardère ?
Ahmad Ahmad : Évidemment, c’est la FIFA, mais c’est elle qui nous a plutôt poussé à aller vers ça. Parce que chacun doit assumer ces responsabilités en tenant compte des promesses mirobolantes. Comme quoi, nous trouverons facilement le million, le dollar
Journaliste : Sur ce dossier, vous avez eu l’impression d’être manipulé ?
Ahmad Ahmad : Manipulé ?, Peut-être pas, c’est trop fort peut-être, mais je pense plutôt mal conseiller.
Journaliste : La rupture a entraîné un litige pour lequel la CAF va devoir payer entre 25 et 50 millions de dollars. Était-ce donc un bon choix ?
Ahmad Ahmad : On est parti à une cour d’arbitrage en Suisse et nous ne voulons, en aucun cas, aller vers un payement de quoi que ce soit. Nous voulons parvenir à une renégociation pour que les deux parties puissent tirer profit de ce contrat. Pour nous, le contrat n’a pas été fait à sa juste valeur. Nous pensons pouvoir encore augmenter les revenus.
Journaliste : Après la dénonciation de ce contrat entre lagardère et la CAF, la confédération semble avoir perdu en autonomie, souffrir de gros problèmes de trésorerie. Est-ce que vous pensez avoir une responsabilité dans cette situation ?
Ahmad Ahmad : Nous n’avons jamais eu de problème financier jusqu’en 2021. On avait même pu encore donner de l’argent aux fédérations.
Journaliste : Vous parlez de la FIFA, en août 2019, vous avez accepté et soutenu la mise en place d’un partenariat entre la CAF et la FIFA officiellement pour assister et auditer la CAF. Est-ce que c’était finalement une mise sous tutelle qui ne disait pas son nom ?
Ahmad Ahmad : Non, pas du tout, moi-même, je demandais au COMEX de valider. C’était une stratégie pour pouvoir aller très vite dans les réformes. Mais peut-être qu’ils sont venus pour autre mandat. Ça, je ne peux pas garantir, je ne peux pas savoir. Mais par contre, de mon côté, nous avons voulu avoir un soutien, et ce soutien nous a fortement apporté beaucoup de choses pour accélérer certains dossiers.
Journaliste : 06 mois après la mise en place de ce partenariat, la CAF a décidé d’y mettre fin, c’était au Maroc, à Rabat, la réunion du comité exécutif qui avait acté cette décision avait été plutôt houleuse en compagnie de Gianni Infantino, vous gardez quel souvenir de ce comité exécutif ?
Ahmad Ahmad : Souvenir des gens qui sont fâchés, je ne sais pas pourquoi. Nous avons établi ce partenariat pour 06 mois, renouvelables si on en a encore besoin. Mais la majorité les membres du comité exécutif se sont rendus compte que le travail qui a été effectué nous suffit pour que nous puissions implimanter les réformes. Nous n’avons pas besoin d’autres soutiens pour l’implimantation. Vous nous avez apporté ce que vous avez apporté et maintenant, on a estimé que le travail doit être fait par une autre administration et par nous même. C’était comme ça. Rien de plus.
Journaliste : Avez-vous eu le sentiment à un moment donné d’être lâché par la fédération internationale ?
Ahmad Ahmad : Lâché peut-être par des amis qui ont accepté de travailler avec vous. Oui, parce que des voix s’élèvent déjà pour beaucoup qui sont proches d’eux. Ils disent Ah, Ahmad a signé son arrêt de mort.
Journaliste : En novembre 2020, la FIFA prononce à votre encontre 5 ans de suspension qui seront finalement ramenés à deux ans. À l’époque, comment avez-vous accueilli cette sanction ?
Ahmad Ahmad : Je l’ai accueilli comme toute sanction. Une première réaction, vous vous sentez offensé, vous vous sentez mieux après Lorsque vous discutez avec votre avocat. Lorsque vous demandez des avis juridiques de gauche à droite, c’est là que vous vous rendez compte que c’était plutôt un acte politique, voilà.
Journaliste : votre suspension arrive à son terme, avez-vous l’intention de revenir dans le monde du football ?
Ahmad Ahmad : Ma suspension est déjà terminée. Je ne pense pas. Mais par contre le foot en tant que foot, c’est une passion. Je l’ai fait dès l’âge de 05 ans, 06 ans, à notre manière en brousse. Ce n’est pas aujourd’hui que cette passion va s’estomper. Mais évidemment sous une autre forme, je le pratiquerai. Soutenir des jeunes chez moi surtout, appuyer certains clubs de formation. Je le ferai volontiers. Où, s’il y a des gens qui souhaitent avoir mon expertise, mon avis, je participerai à ça.
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