Cameroun : L’État règle une dette de la Fecafoot pour éviter une suspension de la FIFA
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Cameroun : L’État règle une dette de la Fecafoot pour éviter une suspension de la FIFA

L’État du Cameroun a pris une décision majeure pour préserver l’image du pays et de son football sur la scène internationale. Face à la menace de suspension brandie par la FIFA, le gouvernement camerounais a décidé d’éponger une dette colossale de 1,85 million d’euros (1 212 336 810 FCFA) due à l’ancien sélectionneur des Lions Indomptables, Antonio Conceiçao, et son staff.

Cette somme fait suite aux condamnations successives de la Fédération Camerounaise de Football (Fecafoot) par la FIFA, le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) et le Tribunal Fédéral Suisse pour rupture abusive de contrat. Dans un courrier datant de décembre, la FIFA avait mis en garde la Fecafoot contre d’éventuelles sanctions, menaçant de saisir sa commission de discipline si le Cameroun ne réglait pas rapidement la situation.

Un avertissement à la Fecafoot

Dans un communiqué officiel, le gouvernement camerounais a justifié cette intervention par la nécessité de préserver la réputation du pays et d’éviter une crise dans le football national : « Il est porté à la connaissance de l’opinion publique que, dans l’optique de la préservation de l’image de marque du football camerounais et face aux menaces de suspension du Cameroun des compétitions FIFA et CAF, l’État a choisi de se substituer à la Fécafoot dans l’affaire l’opposant à l’ex entraîneur-sélectionneur des Lions Indomptables, Monsieur Antonio Conceiçao Da Silva Oliveira, grâce à la Haute Sollicitude du Président de la République à l’égard du Sport en général et des Lions Indomptables en particulier. »

Toutefois, cette décision s’accompagne d’un sérieux avertissement adressé à la Fecafoot. Le gouvernement souligne que l’instance dirigeante devra désormais éviter toute gestion précipitée et irresponsable qui pourrait impacter l’image du pays et peser sur les finances publiques : « La Fecafoot est invitée à une gestion moins primesautière et plus responsable de ses rapports avec les encadreurs. Elle doit s’abstenir à l’avenir de toute décision hâtive et impulsive qui soit de nature à impacter négativement l’image de notre pays et à induire des dépenses supplémentaires inutiles au Trésor public, dans un contexte de raréfaction des ressources financières. »

Une crise née d’un désaccord entre le ministère et la Fecafoot

L’affaire Antonio Conceiçao trouve son origine dans un conflit de gouvernance entre le ministère des Sports et la Fecafoot. Après la CAN 2021, le technicien portugais avait été maintenu à son poste sur décision du ministère, alors que Samuel Eto’o, président de la Fecafoot, souhaitait son remplacement. Finalement, quelques mois plus tard, Conceiçao a été limogé et Rigobert Song lui a succédé, entraînant une rupture de contrat jugée abusive par les instances juridiques internationales.

Le coach camerounais Patrice Fotso, s’exprimant sur Équinoxe Télévision, a d’ailleurs affirmé que la Fecafoot n’était pas la seule responsable dans ce dossier : « La Fecafoot n’y est pour rien dans cette affaire. C’est le ministre qui a renouvelé le contrat d’Antonio Conceiçao trois mois après la CAN chez nous ; c’est lui qui va assumer si le Cameroun est sanctionné. »

Ce dossier met en lumière les tensions entre la fédération et le gouvernement, qui ont des visions divergentes sur la gestion du football camerounais.

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