La Fédération Ivoirienne de Football (FIF) a tenu sa 63e Assemblée Générale Ordinaire le lundi 30 juin 2025 au siège de la Fédération à Treichville. Présidée par Yacine Idriss Diallo, cette rencontre a réuni les membres du Comité exécutif, les bureaux des Ligues de Football Professionnel (LFP) et Amateur (LFA), les présidents de ligues, ainsi que les clubs de Ligue 1, Ligue 2, Division 3 et les délégués titulaires.
Défense du bilan et appel à l’unité
Lors de son discours, le président Diallo a répondu à certaines critiques, notamment celles formulées par Souleymane Cissé, président du RCA. Il a rejeté les accusations d’autosatisfaction : « Ce ne sont pas des autosatisfactions débordantes, ce sont des faits », a-t-il affirmé. Il a appelé les acteurs du football ivoirien à éviter la politique de la chaise vide et à privilégier le travail collectif.
Élections à la FIF
Face aux spéculations sur les prochaines élections, Yacine Idriss Diallo a souligné que « tout Ivoirien a le droit d’être candidat » et a réaffirmé sa volonté de continuer à œuvrer avec son équipe pour l’amélioration du football ivoirien, qualifié parmi les meilleurs du continent et engagé dans la course à la Coupe du monde. « J’entends des bruits ici et là. Tout Ivoirien a le droit d’être candidat à la FIF. Ceux qui me connaissent savent que je suis un homme de foi. Ma seule mission est de faire de mon mieux, avec mon comité exécutif. Cela ne signifie pas que nous sommes parfaits. Mais aujourd’hui, notre football est classé parmi les meilleurs du continent. Nous avons la chance de repartir à la Coupe du monde. Mettons-nous en ordre de bataille pour arriver là où nous devons aller. », a-t-il confié.
« Au président Cissé Souleymane du RCA, merci pour ton intervention. Tu parles d’autosatisfaction débordantes, je trouve que c’est un peu fort, mais c’est ton opinion. Ce ne sont pas des autosatisfactions débordantes, ce sont des faits. Il faut les replacer dans leur contexte. J’ai dit que nous ne sommes pas parfaits. Tu dis m’avoir écrit pour organiser un séminaire, et que cela a pris huit mois. C’est vrai, mais un séminaire ne s’improvise pas, il se prépare. Et quand on l’a organisé et qu’on t’a invité, tu as dit ne pas être venu volontairement. À quoi sert la politique de la chaise vide ? On aurait pu travailler ensemble. Tu personnalises le problème, et c’est dommage. »
Football jeune et exode des talents
Le président de la FIF a annoncé la mise en place de championnats U13 et U15 dans chaque ligue régionale, encadrés par les Conseillers Techniques Régionaux (CTR). Il a également évoqué les efforts en cours pour encadrer l’exode des jeunes joueurs, citant des initiatives telles que la digitalisation du suivi des jeunes talents, inspirées du modèle de l’académie Jean-Marc Guillou au Mali. Ses mots : « Nous avons convié tous ceux qui pouvaient nous apporter leur expertise, pour qu’on essaie de gérer l’exode des jeunes et aussi les centres de formation. Cet exode ne date pas d’aujourd’hui ; il existait bien avant que je ne sois président de la Fédération. Je demande à tous d’apporter des propositions pour que, collectivement, nous trouvions des solutions. À ce séminaire, où le président du RCA n’est pas venu, nous avons proposé la digitalisation des championnats U13 et U15, pour pouvoir suivre nos enfants dès le bas âge. C’est ce qui s’est passé avec l’académie Jean-Marc Guillou au Mali. C’est ce qui fait que les Néné Dorgelès nous claquent des buts ici, et que Bissouma est capitaine de l’équipe du Mali. Ce sont des réalités. Nous n’avons pas de baguette magique, mais nous avançons ensemble. Et une fois qu’une solution fonctionne, nous la mettons en œuvre. »
Subventions et dotations
La FIF a doublé les subventions à la Ligue 1, désormais fixées à 100 millions FCFA. La Ligue 2 perçoit 50 millions contre 30 auparavant, et la D3 bénéficie pour la première fois d’une subvention de 30 millions. Yacine Idriss Diallo a précisé que toute hausse supplémentaire dépendra de l’obtention de nouveaux moyens. Ses mots : « Pour finir, le Stade demande une augmentation de la cagnotte. Nous avons pris note. Nous sortons d’un mandat où la subvention à la Ligue 1 était de 50 millions de FCFA. Aujourd’hui, elle est de 100 millions. La Ligue 2 est passée de 30 à 50 millions de FCFA, et la D3 bénéficie désormais aussi de 30 millions. Au-delà de cela, nous organisons aujourd’hui tous les matches de football amateur. Si nous avons de nouveaux moyens, nous allons augmenter les dotations. Mais pour l’heure, nous ferons tout pour respecter nos engagements. Grâce au président Motsepe de la CAF, les cagnottes des compétitions africaines ont augmenté. Le Stade, l’année dernière, a reçu plus de 300 000 dollars de la CAF. »
Procédures devant le TAS
Le vice-président d’Innova Sporting Club a évoqué les contentieux portés devant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS). Le président de la FIF a rappelé que ces recours sont normaux dans le fonctionnement d’une association, les procédures judiciaires suivant un cadre établi. Ses mots : « Quand on est dans une association, les contentieux font partie de la vie normale. C’est pour cela qu’il y a la justice. Aller devant le TAS, pour nous, ce n’est pas un problème. C’est une procédure normale. Après, les juridictions suivent leur cours. La première instance est la commission indépendante de discipline ; la seconde, la commission de recours. Si quelqu’un décide d’aller au TAS, peut-on l’en empêcher ? Même en justice, on peut gagner en première instance, en appel, puis perdre en cassation. C’est le principe du droit. »
Arbitrage : bilan et vigilance
Répondant aux critiques sur l’arbitrage, le président Diallo a souligné que seules dix réclamations ont été enregistrées sur 900 matches disputés. Il a appelé les membres de la Commission d’arbitrage à l’intégrité et à l’exemplarité, tout en restant ouvert à des propositions pour renforcer le système. Ses mots : « Concernant la Commission d’arbitrage, beaucoup de choses sont dites. Mais lors de sa dernière conférence, le président de la Ligue a présenté les faits : dix réclamations sur 900 matches. Mon comité exécutif et moi avons été élus sur la base d’un projet. Aujourd’hui, le football ivoirien est l’un des plus respectés en Afrique. Peut-être que c’est nous-mêmes, à l’intérieur, qui ne valorisons pas nos propres réalisations. Il peut y avoir des intérêts divergents. Mais pour l’instant, concentrons-nous sur ce que nous avons à faire. À la Commission d’arbitrage, je dis toujours : vous êtes dans une position exposée, donc soyez irréprochables. Vos collaborateurs doivent faire le travail correctement. Et si d’autres idées peuvent nous faire avancer, nous sommes preneurs. »
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