À la tête des Guépards du Bénin depuis 2022, Gernot Rohr voit son rêve se rapprocher : une qualification historique pour la Coupe du Monde 2026. À deux matchs de la fin des éliminatoires, le technicien franco-allemand garde la tête froide, entre ambition, lucidité et reconnaissance du chemin parcouru. En conférence de presse pour dévoiler sa liste contre le Nigeria et le Rwanda, le sélectionneur béninois revient sur son objectif Coupe du Monde 2026 et sur la réalité du parcours des Guépards.
Revenant sur ses premières paroles lors de sa prise de fonction, Gernot Rohr a confié avec un sourire : « Quand je suis arrivé, je leur ai dit : j’ai envie de refaire une Coupe du Monde. Ils m’ont tous regardé en se disant “il est fou”. Mais on y est presque. Il reste encore deux matchs extrêmement difficiles, mais c’est jouable. »
L’entraîneur croit fermement aux chances de son équipe, malgré un effectif moins étoffé que certaines grandes nations africaines : « Quand on regarde individuellement l’équipe du Nigeria, par exemple, nous n’avons pas ces joueurs-là. Et ce n’est pas seulement 11, ils ont 25 joueurs de niveau mondial. C’étaient eux les favoris de notre groupe C. Et pourtant, ils sont seulement trois points derrière nous. Cela prouve que tout est possible dans le football. »
Humilité et lucidité malgré la première place
S’il savoure la position actuelle du Bénin, premier du groupe C, Gernot Rohr refuse tout triomphalisme : « Je ne suis pas du genre à avoir la grosse tête parce que je me trouve premier dans un classement grâce à une sanction de la FIFA. Ce n’est pas mon genre. On est heureux d’être là pour le moment, mais il faut regarder les deux matchs qui nous restent. »
Le technicien tempère : « Ce n’est pas être défaitiste que de dire qu’on aura deux matchs difficiles à l’extérieur : c’est être réaliste. Cette première place doit donner confiance et enthousiasme, mais surtout pas de facilité. En Afrique, on est souvent très excessifs d’un côté comme de l’autre. Il faut trouver le juste milieu. »
Deux ans sans match à domicile : un parcours semé d’embûches
Le sélectionneur des Guépards n’a pas manqué de saluer la résilience de son groupe, privé du soutien de son public depuis plus de deux ans : « Déjà, arriver à cette dernière ligne droite est une réussite en soi, surtout après deux ans et demi sans jouer un seul match à domicile. Tous nos matchs ont été à l’extérieur, ce qui n’est jamais facile. Je ne pensais pas que nous pourrions tenir une telle régularité. »
Rohr avoue avoir espéré un retour à Cotonou : « Jouer à domicile, comme contre l’Afrique du Sud devant 30 000 personnes, aurait été un avantage énorme. En Afrique, le public change tout. »
Un groupe C relevé et des conditions inéquitables
Le Bénin évolue dans un groupe C particulièrement dense, où quatre nations sont encore en course pour la qualification. « C’est le groupe le plus difficile. Il y a quatre équipes encore qualifiables pour la CAN, et un pays, l’Afrique du Sud, qui bénéficie d’un vrai avantage logistique », a expliqué Rohr. Il poursuit : « Le Zimbabwe et le Lesotho jouent leurs matchs en Afrique du Sud. Eux, ils n’ont voyagé que trois fois, alors que nous, nous avons joué tous nos matchs à l’extérieur depuis deux ans. Malgré tout, compliments à mes joueurs qui ont su rester humbles et compétitifs. »
Le coach reste néanmoins prudent : « Être premiers ne garantit rien. Il reste deux matchs très difficiles à l’extérieur, au Rwanda et au Nigeria. Pendant ce temps, nos principaux concurrents joueront deux fois à domicile. Quatre équipes peuvent encore se qualifier, tout est encore possible. »
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