Jamie Carragher, Salah et la CAN : L’injustifiable mépris
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Jamie Carragher, Salah et la CAN : L’injustifiable mépris

Jamie Carragher a encore parlé. Et comme souvent lorsqu’il s’agit du football africain, c’est pour cracher son mépris avec une arrogance insupportable. Cette fois, l’ancien défenseur de Liverpool a laissé entendre que Mohamed Salah ne pourrait pas gagner le Ballon d’Or s’il ne remportait pas un tournoi “majeur” avec l’Égypte. Comprenez : la CAN ne compte pas. Un mépris absolu. Une insulte déguisée.

L’Europe continue donc d’écrire les règles, dictant ce qui a de la valeur et ce qui ne l’a pas. Les Coupes d’Europe ? Sacrées. L’Euro ? Intouchable. La CAN ? Une compétition de seconde zone, évidemment. Pourtant, les stars qui illuminent la CAN sont les mêmes qui écrasent la Premier League, la Serie A et la Bundesliga chaque week-end. Salah n’a pas besoin de validation européenne. Il est déjà une légende. Mais pour des gens comme Carragher, son héritage ne sera reconnu que si l’Europe le décide.

Ce discours ne date pas d’hier. Il est le prolongement d’une mentalité colonialiste qui gangrène le football mondial. L’Afrique fournit des talents bruts, l’Europe les raffine et s’arroge le droit de leur dicter leurs ambitions. Assez.

Pourquoi la Copa América est-elle considérée comme un trophée “majeur” alors que la CAN, tout aussi compétitive, est systématiquement rabaissée ? Pourquoi les performances en Ligue des Nations — une compétition créée de toutes pièces pour remplir les calendriers — sont-elles plus valorisées que celles dans un tournoi où s’affrontent des équipes comme l’Algérie, la Côte d’Ivoire, le Sénégal ou le Maroc, toutes capables de battre les meilleures nations du monde ?

Jamie Carragher et ceux qui pensent comme lui doivent comprendre une chose : le football ne tourne pas autour de l’Europe. Le Ballon d’Or ne doit pas être confisqué par une élite qui refuse de voir la CAN pour ce qu’elle est : un tournoi exigeant, spectaculaire et prestigieux.

Salah n’a pas besoin de gagner l’Euro pour être reconnu. La CAN, c’est son terrain de gloire. Et elle mérite le même respect. Que cela plaise ou non à Jamie Carragher et à ses semblables.

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