Le président de l’Union nationale des footballeurs professionnels du Bénin entame un nouveau mandat placé sous le signe de la consolidation, du dialogue et de l’ouverture internationale. Réélu à la tête de l’Union nationale des footballeurs professionnels du Bénin (UNFPB), Romuald Boco, ancien capitaine des Écureuils, veut poursuivre son engagement au service des footballeurs béninois. Dans un entretien accordé au quotidien La Nation, il revient sur les acquis de son premier mandat, les défis rencontrés et les ambitions qui guideront les quatre prochaines années.
La Nation : Vous venez d’être réélu à la tête de l’Unfpb. Quelles sont vos premières impressions après cette élection ?
Romuald Boco : C’est avant tout un sentiment de satisfaction. Cette réélection démontre que le travail accompli au cours des quatre dernières années a porté ses fruits et a été reconnu par nos pairs. Mais au-delà de ma personne, c’est le projet collectif qui a été salué : une vision claire et progressive pour défendre les droits des footballeurs et accompagner leur évolution.
Sous quel signe placez-vous ce nouveau mandat ?
Mon premier mandat était celui de la fondation. Nous étions dans l’inconnu et il fallait structurer l’organisation, établir des bases solides et convaincre les joueurs comme les clubs de la pertinence de notre démarche. Cela a été extrêmement difficile, car poser les premières pierres d’une maison demande toujours des sacrifices. Aujourd’hui, le paysage est différent : nous sommes identifiés, connus et reconnus. Les joueurs savent que nous existons pour eux, et plusieurs clubs comprennent désormais l’importance de notre action. Ce second mandat sera donc celui de la consolidation, du renforcement des acquis et de la reconnaissance internationale.
Quel bilan dressez-vous de vos actions ?
Le bilan est exigeant, mais positif. Nous avons sillonné le pays, du nord au sud, de l’est à l’ouest, pour rencontrer tous les clubs. Souvenez-vous : il y avait 36 clubs en première division au moment où nous commencions, un chiffre exceptionnel pour un pays de la taille du Bénin. Cela a nécessité énormément d’efforts, d’organisation et d’engagement. Mais ce travail de terrain a permis de sensibiliser les acteurs, de faire connaître nos objectifs et surtout de créer une cohésion autour d’une vision commune : protéger les joueurs, leur donner une voix et leur permettre de vivre dignement de leur métier.
Etes-vous satisfait de ce premier mandat ?
Oui, mais sans triomphalisme. Je reste conscient que beaucoup reste à faire. Si je suis satisfait, c’est surtout grâce à l’équipe formidable qui m’entoure. Je voyage beaucoup et sans eux, rien n’aurait été possible. Ils ont fait preuve de volontarisme et de professionnalisme exemplaires. Mon rôle n’a de sens que parce qu’ils existent et portent le projet au quotidien. Le plus grand succès de ce premier mandat, c’est d’avoir bâti une structure solide et une communication crédible, ce qui permet désormais à notre message d’être entendu et compris.
Les objectifs de départ sont-ils atteints ?
Pas encore totalement. Les objectifs que nous avions fixés nécessitent du temps, et nous savions qu’un seul mandat ne suffirait pas. Mais nous avançons, malgré les obstacles. Aujourd’hui, les clubs dialoguent avec nous, certains présidents nous appellent directement. Il existe une véritable courtoisie, une reconnaissance réciproque. Notre démarche n’a jamais été de nous opposer aux dirigeants, mais de les accompagner. Notre objectif est simple : améliorer les conditions de travail et le cadre de vie des footballeurs professionnels béninois.
Quels sont les grands chantiers de ce second mandat ?
Le premier grand objectif est notre intégration comme membre permanent de la FIFPro, l’organisation mondiale des footballeurs professionnels. Nous avons déjà été invités à leurs réunions, ce qui prouve que notre travail est reconnu. Devenir membre permanent nous donnerait des moyens supplémentaires pour mieux défendre les droits des joueurs au Bénin. Ensuite, nous voulons renforcer nos relations avec les clubs et les autorités nationales, consolider nos actions sur le terrain et améliorer encore davantage l’accompagnement des joueurs.
Justement, quelle est votre collaboration actuelle avec la Fédération béninoise de football et le ministère des Sports ?
Avec la Fédération, les relations sont cordiales, même si elles ne sont pas encore au niveau que nous souhaiterions. Mais nous restons confiants : le temps finit toujours par imposer ce qui est juste et utile. Nous ne cherchons pas le conflit, mais la coopération. Concernant le ministère des Sports, la relation est très positive. Nous avons eu la chance de travailler avec deux ministres successifs, tous deux attentifs à notre mission. Le ministre actuel a même franchi une étape supplémentaire en reconnaissant pleinement le travail que nous accomplissons. Son soutien est précieux et nous l’encourageons à continuer dans cette voie.
Et sur le plan africain, quelle est la place de l’Unfpb aujourd’hui ?
Nous avons récemment participé à l’élection du président de la FIFPro Afrique en Égypte, une expérience marquante qui nous a permis de prendre la mesure du travail effectué ailleurs sur le continent. Nous avons reçu des félicitations pour le chemin parcouru en seulement quatre ans, et l’on nous a assuré que tout sera mis en œuvre pour faciliter notre accession au statut de membre permanent dans les prochaines années. Cela démontre que notre voix commence à compter au-delà des frontières béninoises.
Un mot pour conclure cet entretien ?
Je souhaite que les quatre prochaines années nous permettent d’atteindre nos objectifs et de continuer à défendre les joueurs. Quand je parle de joueurs béninois, j’inclus aussi ceux d’origine étrangère qui évoluent dans notre championnat. Car défendre leurs droits, c’est aussi protéger l’image de notre pays. Rien n’est plus dommageable qu’un club qui ne paie pas ses joueurs : cela ternit la réputation d’une nation. Or, grâce au soutien du ministère, nous avons une chance unique de changer durablement les choses. Le football est un métier. Un footballeur est avant tout un travailleur, avec des droits et des devoirs. Notre rôle à l’Unfpb est de nous assurer qu’ils les connaissent et qu’ils soient respectés. C’est un combat noble, que nous poursuivrons avec détermination.
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