Le rideau est tombé sur la 20e édition du Tour cycliste international du Bénin, et l’heure est désormais au bilan. À l’issue de la 6e et dernière étape, Romuald Hazoumè, président de la Fédération béninoise de cyclisme (FBC) et directeur du Tour, a livré une analyse lucide et nuancée de l’événement, dans une interview accordée au quotidien La Nation.
D’après ses mots, le Tour 2025 s’achève avec un sentiment de devoir partiellement accompli, des avancées notables sur le plan sportif et culturel. Mais aussi des axes d’amélioration urgents sur le plan organisationnel, pour assurer un avenir durable à l’un des plus grands événements cyclistes d’Afrique de l’Ouest. Découvrez l’interview.
Président, est-ce que ce 20e Tour s’est déroulé comme vous l’aviez imaginé ?
Romulad Hazoumè : A peu près. Mais j’attends de lire les rapports de mes collègues pour faire le point sur les remarques et les difficultés rencontrées. Nous avons eu plusieurs problèmes, notamment en matière de sécurité sur le dernier tronçon, ainsi que quelques couacs organisationnels qu’il faudra corriger à l’avenir. Cela dit, une grande satisfaction demeure. Nous sommes tous rentrés en bonne santé. Certes, quelques-uns présentent de petits bobos et un coureur était un peu souffrant mais rien de grave. Il n’y a pas eu d’incident majeur et c’est déjà très encourageant.
Vous avez échangé avec le commissaire de l’Uci. Quelle est sa position ?
Le commissaire de l’Uci est dans son rôle. Il reste très rigoureux, même s’il sait plaisanter avec nous. Pour connaître son avis, il faudra attendre son rapport. Mais nous espérons obtenir cette année un rapport « vert », signe de conformité.
Quel regard portez-vous sur le niveau des cyclistes béninois ?
Nos coureurs ont fait preuve d’un excellent niveau. Quand vous parvenez à rivaliser avec des athlètes ayant participé à plusieurs Tours de France, cela prouve que vous avez du potentiel. Nos coureurs ne se sont pas laissé faire, notamment lors de la 5e étape. Mais lorsqu’on a derrière soi le « Tgv » sud-africain, cela devient compliqué. Les Sud-Africains reprennent tout, surtout quand le maillot jaune est en danger.
Est-ce que la bonne organisation du Tour du Bénin sera plus tard victime de son succès ?
Je ne pense pas, mais nous devons faire preuve de vigilance à tous les niveaux, autorités, organisation, sponsors. Il reste encore des lacunes à combler. Nous travaillons souvent dans l’urgence, et ce n’est pas tenable. Une bonne organisation commence trois mois avant, avec un budget bouclé deux mois avant. Là, c’est toujours un stress. Je ne crie pas, je ne m’énerve pas, mais je ne suis pas satisfait non plus. Et quand je suis silencieux, c’est que je ne suis pas content.
Cette édition a mis l’accent sur la culture. Etait-ce une volonté assumée ?
Absolument. Un Tour cycliste, ce n’est pas qu’une compétition sportive, c’est aussi une vitrine pour le pays. Il vend des images, de la culture, du folklore. A chaque étape, nous avons valorisé l’identité culturelle des régions traversées. De Nikki à Parakou, en passant par Agbangnizoun et Toffo, nous avons montré des paysages magnifiques. C’est aussi cela le rôle du Tour : promouvoir le tourisme et révéler les atouts du Bénin.
Et vous, personnellement, comment vous sentez-vous ?
Je tiens debout. Ceux qui me connaissent sauront, à la manière dont je parle aujourd’hui, dans quel état je me trouve. Mais je tiens. Merci à vous.
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