Odile Ahouanwanou devrait être parmi les prétendantes à l’or de l’heptathlon aux Championnats du monde d’athlétisme ce mois-ci, mais les choses auraient pu être très différentes pour la championne d’Afrique en titre.
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Le football était le premier amour de la joueuse de 31 ans, et elle était assez bonne pour jouer au niveau international pour le Bénin.
Mais un manque d’investissement et de soutien a frustré de nombreuses joueuses de ce pays d’Afrique de l’Ouest – une situation trop familière dans le football féminin à travers le continent ces dernières années – et l’a amenée à abandonner et à se concentrer sur l’athlétisme.
« J’ai commencé très jeune le football parce que j’ai des frères aînés, des cousins qui jouaient. À la maison, nous avions un grand terrain, donc nous jouions toujours au football », a-t-elle déclaré à BBC Sport Africa.
« J’ai été capitaine de mon club pendant des années. J’ai joué pour l’équipe nationale du Bénin, mais j’ai été déçu du football à cause de la politique au Bénin.
« En termes de football féminin, ce n’est pas ce à quoi je m’attendais. Du coup, j’ai dû me retirer un peu du football professionnel.
« Je jouais toujours, mais seulement pour le plaisir, et en même temps je faisais aussi de l’athlétisme à l’école primaire et secondaire. Je battais souvent tout le monde mais je ne me voyais tout simplement pas en athlétisme – c’était du football.
« Jusqu’au jour où en 2007, je suis devenu champion national du Bénin de saut en hauteur et tout a changé. »
Depuis lors, Ahouanwanou n’a pas regardé en arrière.
Après avoir construit une certaine stabilité dans son nouveau sport, il a fallu beaucoup de conviction de la part de son entraîneur pour qu’Ahouanwanou regarde la situation dans son ensemble et choisisse de participer à l’heptathlon.
La discipline oppose les femmes les unes aux autres dans sept épreuves d’athlétisme différentes; 100m haies, saut en hauteur, lancer du poids, 200m, saut en longueur, javelot et enfin le 800m.
Les points gagnés dans chaque course, lancer et saut sont ensuite additionnés pour trouver le vainqueur général.
« J’ai découvert l’heptathlon grâce à mon entraîneur », a-t-elle ajouté.
« Il m’a raconté les épreuves et je me suis dit, quand va-t-il finir de les lister ? Parce qu’il n’en finissait pas – 100m, saut en hauteur, lancer du poids… J’ai dit ‘mais ça va s’arrêter quand ?’. «
« Eh bien, j’ai d’abord fait du saut en hauteur, j’ai gagné, puis j’ai fait l’heptathlon et j’ai terminé troisième », a-t-elle déclaré.
« Et après cela, j’ai obtenu une bourse qui m’a emmené à Maurice où j’ai passé environ sept mois avant les Championnats d’Afrique 2012 au Bénin. J’ai terminé sixième de ce championnat et j’étais tellement fier parce que je venais de commencer l’événement. »
Faire l’histoire de l’Afrique pour le Bénin
L’ouverture d’un nouveau chapitre dans la vie a depuis mis à rude épreuve ses capacités physiques et mentales.
Ahouanwanou est devenue la première Béninoise à remporter une médaille d’or aux Championnats d’Afrique en 2018, avant de conserver son titre à Maurice le mois dernier.
Mais bien qu’elle soit une heptathlète renommée sur le continent, elle pense toujours qu’il y a encore beaucoup de place à l’amélioration.
« Je pense qu’il y a encore beaucoup de choses que je dois apprendre parce que… naturellement, je ne suis pas sportive », a-t-elle admis.
« J’ai le corps pour ça, mais j’ai dû apprendre beaucoup de choses en athlétisme.
« J’ai appris à courir, à me tenir debout. J’ai appris à avoir la technique, les gestes nécessaires. J’ai beaucoup appris et je continue d’apprendre. Je pense que c’est aussi ma force. Et maintenant, je progresse de jour en jour et je J’en suis fier. »
Un an après avoir conquis le continent pour la première fois, Ahouanwanou est devenu l’un des rares heptathlètes africains à terminer dans le top 10 aux Championnats du monde d’athlétisme.
Elle a terminé huitième aux Jeux de Doha en 2019, s’annonçant au monde, mais elle préfère considérer son succès à Asaba, dans le sud du Nigeria, il y a quatre ans comme sa meilleure réalisation professionnelle.
« Mon plus grand jour, je dirais, a été les Championnats d’Afrique. » dit-elle.
« Depuis 1960, le Bénin n’avait jamais eu de médaille en athlétisme aux Championnats d’Afrique. Quand j’ai entendu l’hymne national à Asaba… le stade était plein à craquer. Quand tu vois tout le monde se lever pour l’hymne national de ton pays, ça donne la chair de poule. «
Inspirer la prochaine génération
Aux Jeux olympiques retardés de 2020 à Tokyo, Ahouanwanou a terminé à la 15e place, après avoir terminé cinquième après les quatre premières épreuves.
Elle espère maintenant imiter la Ghanéenne Margaret Simpson, la seule Africaine à avoir remporté une médaille à l’heptathlon aux Championnats du monde après avoir décroché le bronze à Helsinki en 2005.
Mais avant cela, Ahouanwanou apprend de précieuses leçons en cours de route car elle espère inspirer d’autres jeunes athlètes sur le continent.
« J’ai appris que je devais être patiente », a-t-elle déclaré.
« J’ai été blessé, beaucoup, beaucoup, beaucoup de fois. Plusieurs fois, j’ai voulu arrêter. Mais ce qui m’a rendu fort, c’est aussi mon rêve, faire connaître mon pays partout où je vais.
« J’encourage toutes les filles. Vraiment, si elles veulent faire quelque chose… il faut qu’elles se mettent en quatre, qu’elles se donnent les moyens nécessaires. beaucoup de choses qui peuvent arriver.
« Nous avons la capacité. On dit souvent que la place d’une femme est dans la cuisine. Non, la femme peut tout faire maintenant. Les femmes peuvent faire tout ce que les hommes font.
« Et heureusement, les hommes l’ont compris aussi. Donc, il faut laisser les femmes s’épanouir. »
Double champion d’Afrique, Ahouanwanou est sous les projecteurs avant le début des Championnats du monde à Eugene, Oregon, le vendredi 15 juillet.
Quitter « le beau jeu » au Bénin s’est avéré être une décision inspirée.
Source extérieure, BBC
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