De footballeur à entraîneur : Entretien exclusif avec Mickaël Poté, le nouveau leader de Mağusa Türk Gücü
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De footballeur à entraîneur : Entretien exclusif avec Mickaël Poté, le nouveau leader de Mağusa Türk Gücü

 

Quelques mois seulement après avoir tiré sa révérence en tant que footballeur professionnel, Mickaël Poté a lancé sa carrière d’entraîneur. Nommé à la tête du club chypriote Mağusa Türk Gücü, l’ancien international béninois a entamé son nouvelle histoire de la plus belle manière. Il a déjà remporté son premier trophée en tant que coach avec une victoire en Supercoupe 2024 de Chypre du Nord. Après cet accomplissement, Mickaël Poté s’est confié à Méga Sports. Il s’est exprimé à travers un entretien avec le journaliste Evrard Fulgérale, découvrez.

Félicitations pour votre premier trophée à la tête de Mağusa Türk Gücü ! Comment vous sentez-vous après cette réussite ? Pouvez-vous nous raconter comment vous aviez vécu le match de la finale ?

Le match, ça s’est bien passé. Quand je dis ça s’est bien passé, on n’a pas été exceptionnel du début jusqu’à la fin en termes de jeu. Mais, une finale, ça ne se joue pas, ça se gagne. On a eu de belles séquences, de bonnes séquences. Il y a vraiment un gros potentiel dans ce groupe, franchement. Je suis content. Je connais la plupart, il y a réellement un gros potentiel. Donc, premier trophée en tant que coach, c’est bien. Avec ce club, c’est mon cinquième. Parce que j’en ai gagné quatre en tant que joueur. Mais en tant que coach, là, c’est mon premier. Franchement, c’est une belle réussite. Ç’a beaucoup parlé. On sent qu’il y a des idées. J’essaie de mettre en place ma touche un petit peu. Et quand tu vois ce que tu essaies de transmettre sur le terrain, c’est une bonne et belle sensation. Ce n’est pas encore un sentiment d’acquis. Parce que je me connais, je suis assez exigeant. Mais voilà, c’est une belle petite satisfaction. Ce n’est pas encore un acquis. J’étais un joueur qui commençait à être âgé. Mais par contre, je suis un jeune coach. Donc, j’ai tout à apprendre.

Vous venez d’être nommé à la tête de Mağusa Türk Gücü, comment s’est passée cette transition de joueur à entraîneur qui est allée très vite ?

Ouais, ça allait vite. En fait, moi, je préparais ça en amont. Ce n’est pas tout on dit, mais je préparais ça. Je passais mes diplômes dans mon coin tout doucement et je continue de les passer. Quand en décembre dernier, j’ai décidé d’aller travailler sur Abidjan à la télé pendant la CAN, à la NCI, avec RMC sport aussi, je faisais mes trucs à côté. Je ne disais rien, c’est tout et puis il y a eu cette opportunité-là. Le club m’a demandé, mais je n’ai pas hésité. Pour l’instant, on va dire que ça suit son cours. On espère encore progresser, encore progresser et s’améliorer comme j’ai toujours l’habitude de faire, c’est-à-dire m’améliorer dans ce que je fais.

Qu’est-ce que ce premier trophée représente pour vous personnellement ?

Le premier trophée, c’est une satisfaction, mais pas un acquis. Une satisfaction de devoir semi-accompli. On verra en fin de saison quand on fera les bilans. Il y a trois coupes à prendre. C’est la première et il en reste deux. C’est-à-dire être champion et la coupe nationale. Ça, c’était la super coupe parce que le club a été vainqueur du championnat l’année dernière. Et on a joué contre le vainqueur de la coupe nationale. Donc, c’est comme de partout, comme en France, comme le PSG, Monaco, tout ça. Donc, cette super coupe-là, c’est le premier trophée avant la saison, comme dans beaucoup de pays. C’est une première coupe et il en reste deux à prendre. C’est très compliqué, ce n’est pas évident. Et moi, c’est une première en tant que coach. Cette coupe était très importante pour le club. Donc, je suis content.

Quels sont vos objectifs à court et moyen terme pour Mağusa Türk Gücü ?

À court terme, c’est comme j’ai dit, c’est match par match. Quand tu es coach, ce n’est pas comme quand tu es joueur. Quand tu es coach, à tout moment, on peut te garder, à tout moment, on peut te sauter. Ma chance, c’est que je ne suis pas en terrain inconnu, mais ça ne veut rien dire. Comme j’ai dit, j’ai fait mes preuves en tant que joueur, maintenant, il faut les faire en tant que coach. C’est tout un autre métier, ça n’a rien à voir. J’ai juste un petit trophée en tant que coach, Dieu merci, mais voilà, je débute. Donc, court terme, c’est s’installer, prendre la confiance du groupe, du club, tout ça. Le but, c’est de progresser, c’est d’aller encore plus haut, commencer par là et de viser encore plus haut, comme quand j’étais joueur, d’aller le plus haut possible.

Qui ou qu’est-ce qui vous a motivé à entamer une carrière d’entraîneur, et quel héritage souhaitez-vous laisser dans le football ?

C’est la suite logique quand t’es un passionné de football. C’est la suite logique quand t’es un passionné. Bon, logique, oui et non, c’est vrai. On va dire quand t’as envie de rester proche du terrain. Parce que tu peux être passionné et faire autre chose. Mais voilà, moi, c’est parce que j’aime transmettre. J’étais en activité, puis j’ai ouvert mon académie en 2012, chose qui est très rare. Je l’ai faite, ça prouve mon attachement dans tout ce qui est “transmettre”. Tout ce qui est de partager ses connaissances. Donc j’aime ça. Et puis, c’est l’un des meilleurs moyens de transmettre, c’est ça. Et de rester en contact avec le terrain. Quel héritage ? Non, c’est ça. C’est laisser toujours une belle empreinte. J’aime gagner des trophées, j’aime gagner des titres. L’histoire, elle est marquée par des titres. Des trophées, des belles performances. Donc pour l’instant, en tant que joueur, j’ai quatre titres, quatre coupes. J’ai gagné, j’ai trois titres de meilleurs buteurs de championnat. Voilà, c’est des petits records comme ça. J’ai été élu meilleur joueur en 2008 de Clermont Foot. J’ai été cinq fois élu, de suite, meilleur buteur étranger béninois. J’ai été une fois élu meilleur joueur étranger béninois. Aujourd’hui, en tant que coach, je commence avec un trophée. Donc voilà, tous ces trophées, toutes ces coupes-là, moi, j’aime ça. Je suis assoiffé de ça et je veux continuer à en gagner le plus possible.

Ancien international béninois, votre avis sur la dernière actualité des Guépards nous intéresse. L’équipe nationale sort fraichement d’une victoire 2-1 obtenue face à la Libye après sa défaite concédée à Uyo 3-0 contre le Nigéria. On parle bien évidemment des 1ère et 2ᵉ journées des éliminatoires de la CAN 2025. Comment analyse cette performance le jeune entraineur qu’est devenu Mickaël Poté ?

Contre le Nigeria, la marche était un petit peu haute à ce moment-là, c’était un petit peu compliqué. Nigeria voulait se venger, c’est normal, voulait prendre sa revanche. Ce que je dis, c’est qu’il faut qu’on retrouve cette arme, cet état d’esprit. Qu’il y ait cette communion, comme on a pu le voir après le match, après la victoire contre la Libye. C’est ce que je dis, ce sont les victoires qui créent cette communion, qui créent cette solidarité, que ce soit avec le public, que ce soit entre joueurs, ça passe par des victoires. Et on le voit tout de suite, dès qu’on gagne, ça change tout. Il faut rester sur cette spirale positive. Maintenant, en termes de jeu, j’ai regardé. Parce que j’étais moi aussi pris dans mon truc. Je regardais sans trop regarder. Mais contre le Nigeria, le peu que j’ai eu à voir, c’est que le Nigeria a été efficace. Je ne les ai pas trouvés exceptionnels, mais ils ont été efficaces. C’est ce qu’on demande. Contre la Libye, ç’avait mal commencé, mais ils ont su rattraper. Ils ont dominé le match. Les Libyens ont des belles séquences, mais ils manquaient. Ils manquaient de tueur. Ce que je dis, c’est qu’après le match de la Libye, il faut garder un peu les pieds sur terre. Parce que la Libye n’était pas une équipe non plus exceptionnelle, selon moi. C’est pour ça que j’ai dit qu’il ne fallait pas trop s’enflammer. C’est une bonne et belle victoire, c’est important. Mais voilà, le marche est encore un peu haute. Il y a encore des paliers à franchir. Après le match, j’ai dit dans ma tête, doucement, ce n’est pas fini. Il faut garder les pieds sur terre, communier avec le public, c’est normal. Mais voilà, tranquille. Tranquille parce que ce n’est pas fini. Ça, c’est mon avis, c’est mon humble avis.

Un dernier mot pour vos supporters au Bénin et à Chypre

Je reçois beaucoup de messages. Franchement, je reçois beaucoup de messages de toutes sortes. Vous savez mon attachement pour le pays. Ce qu’on dit tout le temps, je ne vais pas faire dans le basique, dans le classique. Continuez à soutenir, soyez patient, les bonnes choses arrivent encore. Soyez derrière le pays. Soyez critique, c’est très important d’être critique, il ne faut pas être hypocrite. Il faut être critique, mais continuez à supporter. Quand on aime, on n’est pas hypocrite, quand on aime, on dit ce qui est bien et ce qui n’est pas bien. Par rapport à ça, je n’ai jamais eu de problème. Quand c’est bien, on dit, c’est bien et quand ce n’est pas bien, on dit, ce n’est pas bien, mais il faut supporter, c’est tout. En tant que coach, en tant que joueur, si tu n’es pas prêt à accepter les éloges, à supporter les critiques, ne fais pas ce métier. À Chypre, franchement, ils m’ont tellement bien accueilli. On essaie de durer le plus longtemps possible, faire bonne figure, ramener des trophées et puis il y a que ça de toute façon. Dans la vie, c’est comme ça, on aime les bonnes choses, on continuera à faire de bonnes choses.

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