Guépards du Bénin : Gernot Rohr a déjà un plan pour faire une bonne CAN 2025
Football

Guépards du Bénin : Gernot Rohr a déjà un plan pour faire une bonne CAN 2025

Quelques jours après avoir conduit le Bénin à la qualification pour la CAN 2025, le sélectionneur Gernot Rohr a accordé une interview à Bip Radio. Il a partagé sa stratégie pour préparer les Guépards à affronter les meilleures équipes du continent lors de cette compétition au Maroc. Découvrez les grandes lignes de son plan.

Alors maintenant, les regards sont tournés vers la CAN. Comment vous la préparez ? Ça va commencer quand, les préparatifs pour cette CAN ?

C’est maintenant, ça commence déjà. Maintenant, on veut soigner nos bobos, c’est-à-dire déjà les joueurs blessés qu’on avait, les Prince Dossou, David Tchechao et autres. Prince Dossou est un des plus grands talents du pays. Vous savez qu’il a été obligé de se faire opérer des deux genoux. Lui qui était dans un bon club local, avec un président qui a tout fait pour l’aider, il a été blessé. Et il n’y a pas d’assurance dans le pays pour se faire opérer. Il faut trouver des spécialistes à l’étranger. Et pour cela, nous avons su trouver quelqu’un en Allemagne qui a tout pris en charge. Du dépôt de demandes de visa pour raisons médicales, de la recherche de la clinique avec un spécialiste de haut niveau pour opérer les ligaments croisés des deux genoux, jusqu’à un lieu où il puisse séjourner pour faire sa rééducation qu’il est en train de faire à Hambourg, dans le nord de l’Allemagne. On ne laisse tomber aucun de nos joueurs. Et ce garçon-là, il n’avait pas un centime à débourser pour se faire opérer. Tout a été pris en charge par un ami en Allemagne qui est humaniste et qui veut aider les joueurs qui le méritent. C’est une belle leçon d’humanisme pour ce monde du football qui est parfois professionnel, qui est parfois déshumanisé, Comme on vient de le voir là, pour notre dernier déplacement, Il y a aussi de belles histoires et il faut aussi les raconter. Alors je disais, on s’occupe de nos joueurs blessés parce que ça, ça prendra du temps après les opérations. Il y a David Tchechao qui a été opéré aussi à Chicago, aux ligaments croisés aussi, mais qui est prêt à reprendre. Donc c’est des choses de longue durée. Ça faisait partie des jeunes joueurs qu’on avait trouvés. Donc je commence avec ça. Après, c’est renforcer, je pense, notre staff médical. Avoir un kinésithérapeute de plus parce qu’entre deux matchs, on s’est débrouillé à Abidjan avec le kiné de l’ASSEC qui est venu nous aider. Un docteur, ma sœur, qui était magnifique. Mais ça serait plus professionnel d’avoir quelqu’un avec nous en plus. Donc renforcer le staff, avoir un préparateur physique un peu plus jeune pour individualiser le travail aussi, aux côtés de notre physiothérapeute et préparateur physique. Avoir aussi un équipement de haut niveau. Je crois qu’il n’y a pas de sponsor maillot. Et j’ai cru apprendre qu’il y avait des gens au Bénin qui fabriquaient maintenant des choses de très bon niveau, textiles ou autre, pour avoir un équipement suffisant et de qualité. Après, on a fait une requête auprès de nos instances pour avoir des vrais matériels et pas des sacs qui craquent un peu de partout. Pour remettre nos maillots. Des petites choses comme ça, pour être plus professionnel, si vous voulez.

Vous voulez dire que les maillots ne sont pas de bonne qualité ou bien qu’est-ce qu’ils ont ces maillots ?

Je trouve qu’on peut mieux faire. Notre responsable matériel me dit qu’il est en difficulté, donc on essaie de l’aider. Je ne dis pas que c’est de mauvaise qualité, mais je dis qu’on doit avoir un standard un peu plus élevé pour faire face. Quand vous jouez à 35 degrés avec une humidité énorme, c’est bien d’avoir des maillots légers, par exemple. C’est des petits détails, mais c’est par là que ça doit passer. C’est aussi par les soins de récupération. Il y a des matériels de récupération. Vous faites deux matchs en trois jours. Donc il faut connaître tout ce qu’il faut. Je ne vais pas rentrer dans tous ces détails, mais on a encore un peu de chemin à parcourir. Mais on sent qu’on est vraiment enclin à nous aider, que ce soit au niveau du ministère et au niveau de la fédération. On a déjà senti depuis plus d’un mois l’envie de donner aux guépards les meilleurs moyens de se préparer pour la Coupe d’Afrique des Nations.

Justement, quelle sera la stratégie pour bien préparer cette Coupe d’Afrique des Nations ?

C’est de faire des matchs, de faire des stages. Donc, les matchs de préparation pour la CAN qui aura lieu en décembre 2025 seulement. Alors, vous avez les dates FIFA, il y en aura six. Donc, ça va faire une dizaine, douzaine de matchs, je pense, puisqu’il y a une date FIFA en juin où on peut faire des matchs amicaux, organisés nous-mêmes. Les autres dates, entre mars, septembre, octobre, novembre 2025, ce sont des matchs déjà programmés pour la compétition mondiale, c’est-à-dire les éliminatoires de la Coupe du Monde en Amérique. Donc, on a déjà nos dates et nos adversaires. Les prochains, c’est Zimbabwe et Afrique du Sud qui se joueront en mars. Il n’y aura malheureusement pas le Chan en février, parce que je comptais bien suivre nos joueurs locaux, ils se sont fait éliminer. Mais il y aura la tentative de renforcer l’équipe en approchant, dans quelques joueurs binationaux avec qui je suis déjà en contact, mais que je ne voudrais pas citer les noms, pour pouvoir arriver à convaincre certains, peut-être, de faire une Coupe d’Afrique des Nations avec le Bénin, et peut-être quelque chose d’excitant, de passionnant, au lieu d’attendre pour une hypothétique sélection en équipe de France ou une autre équipe, Italie ou autre, parce qu’on a aussi les joueurs là-bas. Voilà, donc c’est un joli programme, beaucoup de communication, et vouloir renforcer l’équipe, c’est toujours notre credo.

Et quelles sont les faiblesses sur lesquelles vous avez prévu travailler sur l’équipe nationale pour la faire progresser ?

La faiblesse, ça crie aux yeux, c’est que nous avons des joueurs qui ne jouent pas en club. C’est le temps de jeu dans les clubs qu’il faut augmenter. Même notre capitaine ne joue pas beaucoup à Augsbourg, en Allemagne, alors qu’il est irréprochable avec nous. Nous avons des joueurs qui jouent très peu dans leur club. Et quand les joueurs ne jouent pas dans leur club, ils ne peuvent pas avoir le rythme dans l’équipe nationale. Et ils ne peuvent pas tenir parfois 90 minutes. D’où parfois la baisse de régime en fin de match. Nous sommes tributaires de ça. Ce n’est pas les 10 jours avec lesquels nous travaillons où on peut leur donner le rythme de la compétition et la condition physique indispensable pour être au haut niveau.

La dernière CAN du Bénin, nous étions en quart de finale. Quels sont, vous, vos objectifs pour la CAN-Maroc 2025 ?

Voilà, alors la dernière canne, c’était il y a cinq ans, ça va faire six, lorsqu’elle aura lieu, six et demi. Donc c’est une autre équipe maintenant. Voilà, l’objectif quand vous allez faire une compétition, c’est toujours de gagner. Nous voulons figurer, même si on va être dans un chapeau, je pense numéro 3 ou numéro 4 pour le tirage au sort. Donc il y aura un tirage au sort où il y a, en fonction du classement FIFA et classement CAF, vous vous retrouvez dans un chapeau, 1, 2, 3 ou 4, et donc vous aurez forcément des équipes qui sont sur le papier meilleures que vous. Nous, on aura certainement au moins deux ou peut-être trois équipes qui sont mieux classées que nous au niveau FIFA devant nous, dans notre groupe. Donc on ne sera pas favori, mais on voudrait sortir du groupe. Ça, c’est le prochain objectif. Pour sortir du groupe, il faut finir dans les deux premiers ou figurer dans les trois ou quatre meilleurs 3èmes. Le Bénin, en 2019, si vous vous rappelez bien, n’avait pas gagné un seul match, juste au pénalty. Ils avaient fait trois matchs nuls et encore un match nul et gagné au tir au but pour arriver à cette position. Mais on va tout faire pour sortir du groupe, évidemment.

    Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *