Affaire Abdeslam Ouaddou-Loto-Popo FC : Le Directeur Général du club apporte des éclaircissements
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Affaire Abdeslam Ouaddou-Loto-Popo FC : Le Directeur Général du club apporte des éclaircissements

 

Une brouille subsiste entre Abdeslam Ouaddou, Loto-Popo Football Club depuis quelques temps. L’ancien directeur sportif du club de Grand-Popo a récemment fait des vagues sur les réseaux sociaux et dans certains médias locaux en multipliant les sorties médiatiques contre les dirigeants du club. Cependant, jusqu’à présent, les dirigeants du club sont restés silencieux. Cela a changé récemment lorsque le Directeur Général, M. Wilfrido AYIBATIN, a parler du sujet lors d’une interview. Découvrez les dessous de cette interview.

Voici le contenu de l’interview

Bonjour Monsieur Wilfrido Ayibatin. Nous avons suivi ces derniers jours l’actualité entre Loto-Popo SA et son désormais ex directeur sportif, le franco-marocain Abdeslam Ouaddou.
S’il n’a pas nié certains faits qui lui sont reprochés, notamment :
– Demander et obtenir le départ du coach Mathias Déguénon en 2021
– Les absences répétées au poste
– La stigmatisation de ses collègues et membres du staff technique à travers les réseaux sociaux
– La remise en cause de la licence attribuée à Loto-Popo par la FBF
– La saisine de la CAF dans le but d’obtenir l’annulation de la licence de Loto-Popo,
il a néanmoins porté deux accusations fondamentales qui méritent des éclaircissements de votre part.

1- Par rapport à l’académie de Loto Popo, il vous accuse d’avoir empêché sa mise en place. Qu’en dites-vous ?

•Wilfrido Ayibatin: “En fait, l’initiative de démarrer les activités de l’académie a été prise par les membres du Conseil d’Administration. Il a été très laborieux de convaincre l’ex Directeur Sportif à piloter sa mise en place, tant il était disposé à n’importe quel acte pour jouer le rôle de coach en lieu et place de sa mission contractuelle. Lorsqu’il a compris que le club reste intransigeant sur sa position de le laisser jouer pleinement son rôle de DS et non celui de coach, il a fini par donner son accord pour conduire le projet.

Dès lors, le club lui a mis à disposition les moyens nécessaires pour parcourir les académies basées au nord, au centre et au sud du territoire national à l’effet d’expliciter la stratégie-projet de Loto Popo à l’attention des acteurs ciblés.

Ceci dit, c’est au niveau du chronogramme que nous n’avons pas pu accorder nos violons.
Nous étions en novembre 2022 et le chronogramme qu’il entendait suivre, prévoyait le mois de janvier 2023 pour regrouper à Grand-Popo les enfants retenus après la détection. Nous avons suggéré que les séances de détection programmées suivent leur cours et qu’ensuite la phase de regroupement proprement dit soit reporté au mois de juin 2023, afin de permettre aux enfants qui sont d’ailleurs tous des élèves, de terminer l’année scolaire en cours avant de nous donner l’occasion de les inscrire dans les établissements d’enseignement de Grand-Popo pour l’année scolaire suivante.

M. Abdeslam Ouaddou nous a opposé qu’il a, pour sa part, rencontré le directeur du CEG Grand-Popo qui l’a assuré de la disponibilité de place en cas de demande de transfert. Nous avons beau lui expliquer qu’il ne s’agit pas tant de la difficulté à remplir les modalités de transfert d’apprenants en pleine année que des éventuels effets induits par le changement brusque d’un environnement scolaire sur leur rendement. Alors qu’il s’adressait par lettre aux membres du Conseil d’Administration qui l’avaient reçu deux jours plus tôt, il a estimé que cet amendement au projet que ces derniers lui ont confié est la marque de leur « irrespect total de sa fonction » et traduit leur « envie d’assouvir des objectifs personnels pour satisfaire leur égo ».

C’est le 23 novembre 2022 qu’a eu lieu la rencontre de recadrage du chronogramme. Une semaine plus tard, il prend sur lui, sans aucune prévenance à l’égard des responsables du club, d’annoncer à tous les présidents des académies du Bénin que le projet est avorté parce qu’il n’avait plus des nouvelles de ses dirigeants.

Il lui souviendra que par une correspondance subséquente, nous lui avons notifié que le club se réserve le droit de l’astreindre à la réparation du préjudice ainsi causé à Loto Popo”.

2- Abdeslam Ouaddou vous accuse de n’avoir pas mené toutes les démarches administratives nécessaires en vue de régulariser sa situation contractuelle, qu’il n’a jamais été enregistré à la direction générale du travail, à la direction générale des impôts, qu’il n’avait pas de numéro CNSS. Et que par ailleurs, vous n’avez jamais fait les formalités pour l’obtention de son permis de travail. Que pouvez-vous répondre à cela ?

•Wilfrido Ayibatin: ”Il faut reconnaitre que certaines dispositions contractuelles peuvent créer des confusions. C’est ainsi que le contrat de M. Abdeslam Ouaddou a été pendant longtemps traité comme un contrat de prestation de service. À cet effet, il détient par devers lui la preuve des versements effectués mensuellement au titre de l’AIB. Dans ces conditions où le traitement contractuel entre M. Abdeslam Ouaddou et AS Loto-Popo, était celui d’un contrat de prestation de service, vous comprenez que des fiches de salaire n’aient pas été établies. Cependant, il a toujours été rémunéré suivant un état de paiement.

À partir du moment où il nous a fait observer qu’il se considérait plutôt sous contrat de travail et entendait être traité comme tel, nous avons aussitôt enclenché les démarches pour procéder à la régularisation de sa situation suivant le statut de salarié étranger. Suivant les dispositions de son contrat, sa rémunération n’est pas nette des charges sociales. En tant qu’employeur, nous nous sommes engagés à procéder au paiement de la part patronale et l’avons prévenu que les charges sociales restantes seront prélevées sur son revenu.

À cet effet et pour les nécessités de l’enregistrement, nous lui avons demandé de bien vouloir nous produire son permis de travail.

Il lui revenait dès lors de prendre l’initiative de la demande du permis et de solliciter ensuite l’accompagnement du club à l’occasion des formalités. Demandez-lui de produire une seule preuve de démarche initiée par lui sauf à demander par acte d’huissier de lui fournir un permis de travail. Pour l’accompagner à avoir le visa qui est une pièce liée à l’obtention du permis de travail pour les étrangers, nous lui avons mis à disposition un moyen de payement des frais notamment le compte Momo de la société à débiter pour payer ses frais de visa. Allez savoir comment il a réagi”.

3- Votre ancien DS a porté votre différend devant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS), que vous reproche-t-il concrètement ?

•Wilfrido Ayibatin: ”M. Abdeslam Ouaddou ne s’inquiète guère ni de la mise en œuvre intégrale de ses tâches contractuelles, ni de leurs réussites. Il s’appesantit plutôt sur des considérations relatives à son confort personnel, à son autorité ainsi que sur des questions subjectives qui échappent à notre contrôle.

En dépit de se targuer d’être en mission pour le Gouvernement et d’afficher, depuis quelques jours seulement, tant de considération à l’égard des autorités du sport et du football du Bénin, il a effectivement préféré se rendre à Lausanne en Suisse pour contester son licenciement. En somme, le DS demande au TAS de punir le club pour n’avoir pas continué à le subir jusqu’à la fin de son contrat, qu’il remplisse ou non ses obligations, même s’il travaille à détruire l’image du club, même si ses actions entachent la notoriété de notre pays”.

Monsieur Ayibatin, votre mot de la fin.

•Wilfrido Ayibatin: ”Prendre une décision de licenciement n’est pas aisé. Nous avons fait montre d’une extrême patience pour y arriver parce qu’il n’y avait plus aucun autre choix.
Commettre des Directeurs Sportifs pour accompagner la professionnalisation des clubs de football du Bénin, est une initiative salutaire. Avoir un Directeur Sportif est une expérience que Loto Popo est prêt à recommencer. Il est important d’avoir un DS dans notre dispositif. Au regard du degré de professionnalisme auquel aspire Loto Popo, la présence d’un DS est même indispensable.
L’expérience que nous venons de vivre montre qu’au lieu de bénéficier de l’expertise d’un technicien qui accompagne la mise en place d’une société sportive qui aspire à être un modèle, nous avons plutôt recruté un prince régnant. En dehors de lui, il n’y a aucun autre pôle d’initiative. En dehors de lui, il n’y a aucun autre centre de décision. Ou c’est lui M. Abdeslam Ouaddou ou ce n’est pas Loto Popo.

Lisez ses déclarations entre les lignes et vous vous rendrez compte de deux constances majeures.
La première est qu’il n’est pas venu servir le club ni être employé du club. Mais il est là pour que tout le personnel y compris les dirigeants du club travaillent pour lui.

Imaginez, le 15 juin 2022, le club venait de livrer son dernier match de la Super Ligue Pro. Dès le 24 juin, le DS conduit trois joueurs à l’administration dont il ordonne le recrutement immédiat avant qu’il ne prenne l’avion le soir ; peu importe si la visite médicale est effectuée, si les frais négociés correspondent à la trésorerie du club. Il ajoute qu’il partait se reposer aux États-Unis avec sa famille et qu’il souhaitait ne pas être dérangé.

Ensuite, alors que son contrat prévoit 28 jours de repos, il va passer 44 jours de vacances et ne revient qu’à la veille de la rentrée sportive. Pendant ce temps, lorsque l’administration cherchant à préparer la rentrée se réunit avec tous les agents y compris les membres du staff technique, M. Abdeslam Ouaddou estime que les dirigeants n’ont aucun droit de parler avec les membres du staff technique en son absence ni de prendre des dispositions qui relèvent de l’organisation du staff. La suite est qu’il conduit un huissier à la toute première réunion de l’administration lors de la rentrée sportive à l’effet de constater l’ingérence de l’administration sur sa plate-bande.

Lorsqu’il nous fait délivrer de certificat médical signé d’une clinique de Cotonou pendant qu’il est en France,

Lorsqu’il réclame par voie d’huissier que le Directeur Général lui transmette le programme de travail hebdomadaire du staff technique dont il est pourtant le supérieur hiérarchique direct,

Lorsqu’il décide de constater par un huissier que le club lui a attribué un véhicule avec chauffeur alors qu’il a décidé d’avoir le véhicule sans un chauffeur,

Lorsqu’il fait constater par un huissier qu’il ne dispose pas dans l’enceinte du stade d’un bureau avec toutes les commodités sachant bien que Loto Popo n’était pas encore concessionnaire du stade de Grand-Popo…

Et qu’il reste en France pour envoyer cette avalanche d’exigences et de revendications par huissier et avocat interposés, en conditionnant la satisfaction de chacune d’elles comme un préalable à son retour, n’y a-t-il pas lieu de nourrir l’hypothèse suivant laquelle il rend malicieusement le club responsable de son absentéisme ?

D’où la deuxième constance qui est plutôt subtile. En fait, M. Abdeslam Ouaddou n’a pas l’intention de séjourner au Bénin en ces moments. Il a une autre priorité. Les questions de permis de travail, de visa, de soins… ne sont que des artifices. Sinon, le club a trouvé le moyen de lui payer les frais de visa afin qu’il remplisse les formalités relatives à l’obtention de permis de travail. Il n’a pas saisi la perche.

Ce qu’il se refuse à avouer est qu’en réalité, depuis un an, M. Abdeslam Ouaddou est inscrit dans une formation UEFA PRO de degré IV, dont les modules vont s’achever au cours de ce mois de novembre 2023.

Vous comprendrez qu’il ne puisse pas être au poste car son calendrier personnel doit être au-dessus de celui du club. C’est d’abord lui qui passe”.

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